Le barrage de Dixence
L’aménagement de la Grande Dixence, dénommé ainsi pour le distinguer du 1er barrage érigé dans le Val de Dixence au cours des années 30, constitue le plus important complexe hydroélectrique de la Suisse. |
Le cœur de ce complexe réside dans le nouveau barrage construit de 1951 à 1965, une énorme muraille de béton qui reste à ce jour le plus haut barrage du monde de type poids. Pour le remplissage de ce réservoir, dont la capacité approche les 400 millions de m3, un réseau de plus de 100 km de galeries capte 35 glaciers sur les versants nord de la chaîne frontalière italo-suisse. Ces captages sont étagés entre 1900 et 2200m d’altitude, quatre usines de pompage, totalisant 180 MW de puissance installée (consommation annuelle d’énergie: 380 GWh), refoulent les eaux dans le réservoir de Grande Dixence dont la cote nominale est de 2365m. |
Le volume total d’eau turbinée par cet aménagement est de 500 hm3 par an, dont les 3/5 sont fournis par les stations de pompage. Située à 2185m, la retenue du barrage de Cleuson (20 hm3) apporte sa contribution par l’intermédiaire d’une station de relèvement. |
Les quatre centrales de production totalisent 2000 MW de puissance installée. La centrale de Bieudron seule (1200 MW) est capable de turbiner sur les heures de pointe la quasi totalité de l’eau disponible, soit 2400 GWh, principalement en hiver. C’est ce qui se produit depuis sa remise en service en 2010, pendant les gros travaux de maintenance ou de rénovation entrepris dans les autres usines du complexe. |
Documentaire de 1954 ou 1955 selon les sources réalisé par Jean-Luc Godard sur la construction du barrage de la Grande-Dixence en Suisse, le plus haut barrage poids du monde.
Projet Cleuson-Dixence
Le chantier du siècle
Le barrage mis en service dans les années 60 produit de l’énergie a plein régime jusqu’en 1990. Depuis 1987 un vieux projet de suréquipement traine dans les tiroirs.
Un puits blindé et une usine de turbinage supplémentaire de puissance élevée (usine souterraine de Bieudron, 1 200 MW, équivalent à la production d’une tranche nucléaire) ont été construits de 1993 à 1998. Cette installation supplémentaire permet de faire varier sa puissance de 0 à 1 200 MW en l’espace de trois minutes. Elle sert essentiellement à approvisionner le réseau, en énergie supplémentaire, durant les heures de pointes de consommation.
le «dernier grand chantier du siècle». Cette formidable aventure, qui avait pour but d’augmenter de 800 MW à 2000 MW le potentiel d’énergie de pointe issue du barrage de la Grande-Dixence cumulée avec celle de Cleuson, avait nécessité le creusement de quelque 20 kilomètres de galerie. Dont le puits blindé de 4,3 kilomètres en dessus de la plaine du Rhône avec une chute finale de 1833 mètres, la plus haute du monde.
Construction
L’accident
Avant propos
Le tube de la conduite forcée avait déjà fait parlé de lui et de son constructeur. La société Giovanola à Monthey, avait été sollicité en mars dernier, où des fuites potentielles avaient nécessité un contrôle: 45 microfissures étaient apparues sur les soudures longitudinales des viroles qui le composent. Défaut de jeunesse, avais-t-on expliqué à l’époque, il semble plus probable que des malfaçons de soudage soient responsables. Quoi qu’il en soit, des réparations ont été faites et une nouvelle mise en eau avait été faite au mois d’août 2000. Depuis cet incident, calme plat, tout semblait fonctionner.
Peu après 20 heures, ce mardi 12 décembre 2000 la conduite forcée alimentant l’aménagement Cleuson-Dixence s’est rompu dans la montagne, à environ 700 mètres en dessus de l’usine de Bieudron. L’eau a alors jailli de la terre pendant plusieurs minutes, causant deux grandes coulées de boue qui se sont déversées dans la plaine, tout en emportant des morceaux de forêts et des bâtiments. Trois personnes sont portées disparues. Mercredi matin, le spectacle était dantesque. Le coteau en zone agricole entre Nendaz et Riddes était littéralement lessivé par l’eau et la boue.
Le «tube», comme il est appelé, a cédé au pied des falaises de la Perroua, à l’ouest du hameau de Fey. Une déchirure de neuf mètres a permis à l’eau de sortir de sa gaine et de se faufiler dans la roche
C’est ici que, mardi, une dizaine d’années de travail et des centaines de millions de francs ont été remis en question. Longtemps, les Valaisans ont cru qu’ils pouvaient être menacés par les barrages, mais jamais ils n’auraient pensé que l’eau du puits blindé, enfoui à 100 mètres de profondeur, puisse littéralement jaillir de terre et propulser une masse d’eau évaluée à 25 000 m3. Aux dires des témoins, ce fut un vrombissement terrifiant, comparable au bruit continu des avions de chasse de l’armée qui sillonnent habituellement la plaine du Rhône.
Le «tube», comme il est appelé, a cédé au pied des falaises de la Perroua, à l’ouest du hameau de Fey. Une déchirure de neuf mètres a permis à l’eau de sortir de sa gaine et de se faufiler dans la roche. Ce puits blindé avait déjà causé de notables soucis au constructeur, la firme Giovanola à Monthey, en mars dernier, où des pertes d’eau avaient nécessité un contrôle: 45 microfissures étaient apparues sur les soudures des cylindres qui le composent. Défaut de jeunesse, a-t-on expliqué. Les réparations ont été effectuées et une nouvelle mise en eau avait été faite au mois d’août dernier. Depuis, calme plat, tout semblait fonctionner.
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